Autrefois, à travers les plaines
Tournoyaient en l'air les pétales, tels les amants.
C'était bien ma veine
Car au milieu de ce décor chatoyant
Vint-il quitter d'un revers ma peine
Tout en m'enlaçant.
Je regardai, derrière moi,
Soigneusement disposées ces chaînes
Qui m'attachaient, au choix,
A de nouvelles peines ou à d'autres émois.
Comment vivre ainsi ? lui demandai-je
Un œil heureux, un œil pantois
Il disparaissait au loin exécuter son manège
Transformant louanges en promesses sans foi.
Mon âme servit à jouer quelques arpèges,
Les éclats de son cœur ondulaient :
Cet amour n'existait pas.
C'est de cette façon que se referma le piège,
Les éclats de mon cœur ondulaient,
Je n'existais pas.
Comment croire à nouveau, et toujours survivre,
Sans connaître ces mots qu'on ne trouve pas dans les livres ?
L'histoire se répétait ainsi, brûlant les promesses,
D'une solitude tarie de toute tristesse.
Marcher encore et encore, le long du chemin
La tête remplie de rêves incertains.